Dans notre récent échange sur l’innovation en matière de santé, nous avons eu le privilège de discuter avec Sandrine Lavallé, représentante d'EUPATI, l'Académie européenne des patients sur l'innovation thérapeutique, et elle-même survivante d’un cancer du sein. Cette conversation captivante a mis en lumière des perspectives essentielles sur les défis actuels et les opportunités d'amélioration dans le système de santé belge.
Au centre de la discussion: l'écart croissant dans les soins de santé, en particulier en ce qui concerne l'augmentation des maladies chez les jeunes. Sandrine a souligné l'importance de ne pas se contenter de traiter les maladies, mais de les prévenir activement. Cette approche proactive nécessite une refonte du système de santé, mettant davantage l'accent sur la médecine préventive.
On ne doit pas se contenter de soigner les maladies, mais on doit les éviter. Et pour cela, on doit revoir notre système de santé complètement différemment.
Une de ses suggestions phares consiste à réorienter la pratique médicale générale vers la prévention. Les médecins généralistes pourraient jouer un rôle crucial en fournissant des informations préventives et en sensibilisant les patients aux comportements et aux pratiques favorables à la santé. Il ne s'agit pas seulement de diffuser des messages génériques de santé publique, mais de développer des stratégies de prévention personnalisées et efficaces.
Notre intervenante identifie l'éducation à la santé comme un pilier fondamental de la prévention. Intégrer des programmes éducatifs sur la santé dès les premières années de scolarité peut aider à inculquer aux individus les connaissances et les compétences nécessaires pour prendre en charge leur propre bien-être.
Moi, mon cancer a été détecté à 45 ans par moi-même. Il est important que l’on soit acteur de notre santé, c'est à nous d'avoir les bons réflexes préventifs, cela permettrait aussi de désengorger les hôpitaux.
L'importance de la collaboration entre les différents acteurs du système de santé a également été soulignée par Sandrine. Elle utilise le terme de collaboration translationelle”, en référence à une approche pluridisciplinaire fortement collaborative, pour réussir la transition vers un modèle de soins axé sur la prévention. Cela inclut la collaboration entre les professionnels de la santé, les chercheurs et les patients eux-mêmes. Elle mentionne enfin à titre d’exemple le besoin d’investir dans la recherche préventive, afin de détecter les maladies plus tôt et à préserver la santé à long terme.
Souvent, les projets de recherche visent à améliorer la longévité de la vie de personnes malades. Je trouve qu'on devrait avoir des projets de recherche qui visent à préserver la santé chez les personnes saines.
En conclusion, cette conversation a mis en évidence l'urgence d'adopter une approche préventive dans les soins de santé, ainsi que la nécessité d'une collaboration étroite entre les acteurs du système de santé. En investissant dans la prévention et en favorisant la collaboration, nous pouvons espérer créer un système de santé plus résilient et centré sur les besoins des patients.
Références
R.E. : Pharm E. De Bruyne - M-BE-00002765 - created on 02/04/2024