Le traitement de tumeurs de la vessie non infiltrant le muscle consiste fréquemment en une résection transurétrale de la vessie (RTUV). Outre la RTUV, en fonction du stade d’extension tumorale, on peut également avoir recours à une chimiothérapie locale ; il s’agit ici d’un rinçage de la vessie avec une solution médicamenteuse. Ce traitement local peut diminuer le risque de rechute.
RTUV est l’abréviation de résection transurétrale de la vessie. «Transurétral » signifie « à travers l’urètre » et « résection » est synonyme d’« ablation », ou « excision ». Grâce à cette méthode, les médecins peuvent en une seule étape diagnostiquer et traiter un cancer de la vessie.
Une RTUV est une forme particulière d’examen endoscopique de la vessie (cystoscopie). Elle est utilisée comme traitement primaire pour l’élimination de tumeurs superficielles (non infiltrant le muscle) sans devoir inciser dans la paroi abdominale. Elle permet d’explorer la vessie à l’aide d’une caméra et d’également prélever un échantillon tissulaire.
Pour une RTUV, le médecin introduit un instrument chirurgical, appelé résectoscope, dans la vessie via l’urètre. Cet instrument est composé d’un tube rigide dans lequel se trouvent une caméra, et d’une petite anse métallique. Ce dispositif permet au médecin de visualiser l’intérieur de la vessie, de prélever des échantillons tissulaires et, au besoin, d’enlever du tissu.
Les tissus prélevés seront alors examinés afin de déterminer la présence ou non de cellules tumorales. On peut également établir au cours de cet examen si le tissu comporte des cellules tumorales à croissance rapide ou si la tumeur a été entièrement extraite. La présence de cellules saines au bord de l’échantillon signifie que la prolifération a été entièrement éliminée. Mais s’il reste encore des cellules cancéreuses sur les bords de l’échantillon, il peut s’avérer nécessaire de procéder à une deuxième RTUV. Une RTUV est pratiquée sous anesthésie générale et dure entre 20 et 60 minutes.
Le traitement par instillation (du latin « stilla » = « goutte ») compte parmi les traitements médicamenteux locaux. L’agent actif est acheminé via une sonde placée de l’urètre vers le site de l’organe où il doit déployer son action. Il peut s’agir d’agents chimiothérapeutiques (cytostatiques) ou d’immunomodulateurs. Un immunomodulateur est un médicament qui stimule fortement le système immunitaire. Un traitement par instillation est souvent utilisé pour appuyer (traitement adjuvant) d’autres traitements comme, par exemple, une RTUV. Il peut aider à éviter les risques de récidive de la tumeur. Si le risque de rechute est important, le médecin prescrira fréquemment plusieurs traitements par instillation.
En cas de cancer de la vessie infiltrant le muscle, plusieurs traitements sont possibles, ou peuvent même être combinés.
Si la tumeur se trouve à un stade avancé, il faut enlever entièrement ou partiellement la vessie. Cette intervention porte le nom de cystectomie. S’il suffit de retirer différentes parties de la vessie, il s’agit d’une cystectomie partielle. On parle de cystectomie radicale, ou totale, lorsqu’il faut retirer la vessie entière. Dans ce cas, il est indispensable de constituer une solution de remplacement pour évacuer l’urine.
La cystectomie est souvent associée à une chimiothérapie. Cette opération nécessite le plus souvent une hospitalisation de deux à trois semaines.
Une chimiothérapie vise à stopper la croissance rapide des cellules tumorales. Il faut pour cela introduire des cytostatiques dans l’organisme. Ces substances inhibent la croissance cellulaire des cellules tumorales mais aussi des cellules saines. Ces substances chimiques ont une action systémique et agissent sur tout l’organisme. C’est pourquoi une chimiothérapie peut également affaiblir l’organisme dans son ensemble.
Une chimiothérapie peut accompagner une ablation totale de la vessie:
Avant une opération afin de réduire la taille de la tumeur (traitement néoadjuvant).
Après une opération afin de réduire le risque de recidive (traitement adjuvant).
À la place d’une opération lorsque de nombreuses métastases se sont déjà formées (traitement palliatif).
Dans le cadre d’une radiothérapie, la tumeur est exposée à des rayons de haute énergie qui détruisent le matériel génétique des cellules tumorales, qui par conséquence meurent. La radiothérapie compte parmi les traitements locaux. C’est un traitement qui va cibler une zone déterminée, la tumeur, et non pas l’organisme entier, comme le fait par exemple la chimiothérapie.
La recherche s’attache depuis longtemps à trouver comment le système immunitaire pourrait lui-même lutter contre les cancers. Très récemment, des progrès énormes dans le domaine de l’immunothérapie ont été réalisés. Les médicaments administrés pour l’immunothérapie anticancéreuse (immuno-oncologie) stimulent le système immunitaire de l’organisme pour qu’il se batte contre le cancer. Le système immunitaire peut alors reconnaître les cellules cancéreuses et les combattre lui-même.
L’immuno-oncologie suit un principe important : elle cherche à éliminer le dispositif mis en place par les cellules tumorales pour se mettre à l’abri des attaques du système immunitaire. Normalement, ce dernier est capable d’identifier des cellules tumorales et de les attaquer de manière ciblée. Mais certaines cellules cancéreuses peuvent passer entre les mailles du filet. Les cellules cancéreuses interagissent avec les cellules immunitaires par l’intermédiaire de certaines structures situées à leur surface (les checkpoints) pour les empêcher de les attaquer. Cette « imposture » permet à la tumeur de grossir librement.
Les inhibiteurs de checkpoints coupent cette communication brouillée entre la tumeur et le système immunitaire. Ils permettent au système immunitaire d’avoir à nouveau une information correcte sur les cellules cancéreuses et, ce faisant, les rendent vulnérables. Ils bloquent les sites de liaison (récepteurs) sur les cellules tumorales et/ou les cellules du système immunitaire. Les cellules tumorales ne peuvent plus « fausser la communication » avec les cellules du système immunitaire. Les défenses de l’organisme peuvent alors s’attaquer à la tumeur.
Ces méthodes standard peuvent être accompagnées par d’autres approches, différentes selon le stade d’évolution de la tumeur. Certains patients peuvent bénéficier d’un traitement de la douleur, de la médecine palliative ou des méthodes de traitement complémentaires.
Lorsqu’une maladie cancéreuse est déjà avancée, la médecine palliative peut soulager les symptômes du patient. Les approches palliatives peuvent compléter les traitements standards. Elle a pour objectif d’améliorer la qualité de vie des patients atteints d’un cancer. La médecine palliative peut aider à diminuer la douleur ou les autres symptômes concomitants d’un cancer, comme la fatigue, les nausées ou les vomissements. Cette évolution positive peut avoir un impact positif sur le moral et adoucir le stress émotionnel, les préoccupations et les craintes.
Les tumeurs peuvent causer des douleurs. Dans ce cas, grâce à un traitement de la douleur les patients peuvent vivre avec leur cancer de la vessie pratiquement sans douleurs. Cette solution est possible à tous les stades de l’évolution de la maladie. Il existe pour cela différents produits proposés sous diverses formes, comme les comprimés, les pansements ou les gouttes. Un suivi médical étroit est indispensable pour pouvoir adapter la dose aux besoins individuels du patient.
La médecine complémentaire peut accompagner un traitement de la médecine classique, mais sans le remplacer. Les approches de la médecine complémentaire ne sont donc en aucun cas une alternative à la médecine classique. Parmi les méthodes de médecine complémentaire on peut citer :
Une alimentation saine,
Des techniques de relaxation,
Les massages,
Certains produits bien définis.
C’est vivement conseillé de choisir soigneusement son thérapeute avant de s’en remettre à lui. Il faut toutefois faire preuve de prudence s’il avance des promesses de guérison irréalistes. Il faut absolument consulter sans faute son médecin avant d’avoir recours à la médecine complémentaire.
Après l’ablation de la vessie, cette dernière ne pourra plus jouer son rôle de collecter l’urine. C’est pourquoi il est indispensable de créer une dérivation urinaire artificielle. Différentes options sont alors possibles, le choix dépendra de l’état de santé du patient et de ses préférences. On fait par exemple la distinction entre :
Dérivation urinaire continente (sèche) = le patient est en mesure de contrôler l’écoulement de l’urine. Elle implique une intervention complexe et convient davantage aux patients plus jeunes.
Dérivation urinaire incontinente (mouillée) = l’urine s’écoule en continu dans une poche servant de réservoir. Elle convient mieux aux patients plus âgés et dépendants.
La néo-vessie, appelée aussi vessie artificielle est une des dérivations urinaires continentes. À partir d’un morceau du gros intestin (côlon) ou de l’intestin grêle (iléon) transformé, on forme une poche destinée à contenir l’urine, là où se trouvait la vessie naturelle. Cette poche est ensuite reliée à l’urètre et aux uretères. L’évacuation de l’urine peut ainsi être fait naturellement. Il faut néanmoins pour cela entraîner le périnée. Les personnes porteuses d’une néo-vessie ne ressentent plus le besoin naturel d’uriner. Pour éviter une distension de la poche, elles doivent vider la néo-vessie toutes les quatre heures, même la nuit.
Poche artificielle (réservoir) - La poche artificielle est une forme de dérivations urinaires continentes qui garantit une très bonne continence. Grace à un segment détaché de l’intestin grêle ou du gros intestin, on construit une poche collectant l’urine à l’intérieur du corps. Elle se distingue de la néo-vessie principalement par le fait que sa sortie se trouve dans la paroi abdominale. Cette sortie, appelée stomie, est fermée par une valve étanche qui permet de vider la poche environ toutes les quatre heures à l’aide d’un cathéter. Le chirurgien intercale entre la stomie et la poche artificielle un autre morceau d’intestin pour les relier. La valve se trouve dans la paroi abdominale.
Implantation urétéro-iléale - Pour cette variante, le chirurgien relie les uretères avec un segment séparé de la paroi rectale qui sert de réservoir pour recueillir l’urine et les selles. Le patient peut évacuer les deux en même temps, à condition toutefois que le sphincter fonctionne correctement.
Urostomie (conduit) - Une urostomie est souvent la solution alternative lorsque ni la néo-vessie ni la poche artificielle ne sont possibles. Il s’agit ici d’une dérivation urinaire incontinente pour laquelle le chirurgien relie un morceau d’intestin grêle de 15 à 25 cm avec les uretères. Ce faisant, il crée une sorte de canal d’écoulement, appelé « conduit iléal ». Parfois, il a recours à un segment du gros intestin, on parle alors d’ « anse colique ». Dans les deux cas, le chirurgien fait déboucher l’extrémité ouverte du segment d’intestin par la paroi abdominale sur laquelle il fixe une poche où s’égoutte l’urine. C’est pourquoi ce type d’urostomie porte le nom de « stomie incontinente ».
Urétérostomie cutanée - Il s’agit ici d’une communication directe entre les uretères et la paroi abdominale. L’urine peut être évacuée par une ouverture aménagée dans l’abdomen et est recueillie par une petite poche. Cette forme de dérivation urinaire incontinente est indiquée pour les patients dont l’état de santé interdit une intervention chirurgicale complexe ou dont le cancer est déjà avancé. Elle porte le nom d’urétérostomie cutanée.
R.E. : Pharm E. De Bruyne - M-BE-00000299 - Created on 05/11/2021
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